Vous connaissez sans doute le fameux ''27 Club'' qui regroupe plusieurs artistes décédés à l'âge de 27 ans. Janis Joplin (1970), Jimi Hendrix (1970), Jim Morrison(1971) Kurt Cobain(1994) et Amy Winehouse (2011) pour n'en nommer que quelques uns. La liste s'allonge et dépasse la cinquantaine aujourd'hui. Mort à 26 et 28 ans, on en dénombre plus de 100.
Plus de 1000 artistes sont décédés avant l'âge de 35 ans!
C'est énorme! Suicides, Overdoses, abus de médicaments, crises cardiaque et j'en passe. Pourquoi? Pourquoi les grands musiciens, auteurs, compositeurs, interprètes s'enlèvent-ils la vie de façon aussi drastique et dramatique? Selon le documentaire ''27 gone too soon'' diffusé sur Netflix en 2020, on dit que l'industrie de la musique est si éphémère qu'elle exploite ceux qui rêve de célébrité pour ensuite les rejeter et passer au prochain. La descente est donc brutale. On dit même : ''If you don't make it by 27, you're not gonna make it'' C'est grave là!
Voici donc l'étrange parallèle avec ma vie.
Tout comme ces artistes, j'ai un talent musical très développé . Mon talent pour la musique, ma Bipolarité, mon extrême sensibilité, combiné à la toxicomanie et l'alcoolisme pourrait bien être fatale, un jour, si j'arrête de me battre. Je sais, l'image est forte, mais je ne baisse jamais les armes. C'est le combat d'une vie. Tout comme ces artistes du ''27 club'', j'ai abusé des drogues et de l'alcool . J'ai commencé à 13 ans. Speed, Extasy, un peu de Pot. Mais je ne suis pas resté accrochée. Puis, la cocaïne en 2008, j'avais alors 19 ans. Cette fameuse drogue que je m'étais promis de ne jamais consommer avait gagné. Elle a surclassé toutes les autres. C'était devenu ma drogue de choix. La cocaïne est apparue en Amérique du nord au début des années 70. C'était la drogue de prédilection pour tous les grands artistes. Elle donne l'illusion d'une énergie sans fin, d'une créativité sans frontière. Les promoteurs, gérants, maisons de disques n'avaient donc qu'à fournir les artistes afin d'exploiter leur côté créatif au maximum. ( info tiré du documentaire Netflix Bref, ça a été Ma drogue jusqu'à 33 ans. Et à la fameuse âge fatidique de 27, en mars 2017, on m'a rentré à l'hôpital psychiatrique. Ça a été ma première psychose. J'y ai passé plus de 3 semaines et si on ne m'avais pas rentré de force, je ne pense pas que j'écrirais ces lignes aujourd'hui. Depuis ma tendre enfance, je mène un combat quotidien avec la dépendance et la maladie mentale, mais c'est à 27 que tout a ''crasher''.
J'avais 27 ans quand on m'a diagnostiqué une Maladie affective Bipolaire de type 1. La liste de Bipolaires célèbres décédés aujourd'hui dépasse la cinquantaine. Il ne faut jamais sous-estimer les artistes au top de leur célébrité. C'est loin d'être facile comme ça le laisse présager. La rançon de la gloire est forte. Ce n'est absolument pas un mode de vie accessible à tous. Il faut être très puissant mentalement pour se rendre au sommet! Mais cette puissance a un prix.
En gros, plus de 50 chanteurs chanteuses connu(e)s décédé(e)s à l'âge de 27 ans. Plus de 50 bipolaires connu(e)s décédé(e)s de circonstances tragiques.
Et moi.
Chanteuse bipolaire.
Enfermée entre 4 murs.
En mars 2017.
À 27 ans.
À me prendre littéralement pour Céline Dion, oui, je croyais dur comme fer que j'avais été choisie pour la remplacer. J'étais l'Élue.
À être dans un état euphorique de création avec mes émotions extraordinairement amplifiées.
À lire le dictionnaire chaque soir pour imprégner mon cerveau du plus de connaissances possible.
À raconter ma vie en détail aux psychiatres, du plus loin que je me souvienne. Oui, presque 25 ans de mémoire et de souvenir totalement accessible.
À écrire, à rêver éveillée, à chanter et à m'entrainer sans arrêt dans ma petite chambre d'hôpital.
Et puis... Quoi? On me dit que je suis folle ??? Pourquoi on veut me guérir? Je suis bien moi! J'ai enfin accès à presque l'entière capacité de mon cerveau. Je suis enfin capable de rester sobre plus que 24 heures! J'ai enfin la capacité de dessiner, peindre, créer des oeuvres d'art, analyser la musique et les paroles d'une chanson. J'ai enfin la force de faire 30 push up sans être essoufflée pis je pourrais en faire 50, mais je passe vite à autre chose dans ma tête quand je suis en ''high''. Je suis enfin capable de parler espagnol avec aisance, parce que les souvenirs de mes quelques voyages à Cuba sont maintenant accessible dans mon cerveau.
Je répète. Pourquoi on veut me guérir? Pourquoi bloquer cet élan de création?
On me disait, à l'époque, que je pouvais constituer un danger pour moi-même ou pour autrui.
… Quoi ?
J'ai fait beaucoup plus de belles choses en ''high'' qu'en dépression. Oui, je suis très intense, mais est-ce que c'est mal ? Bref, c'est de la dépression dont on devrait se méfier dans mon cas.
Alcool, drogue, prostitution, gambling et j'en passe.
En fait, j'aimerais vous laisser avec une petite réflexion.
S'il y a environ 1% d'artistes au Canada. et 99% de fans.
C'est peut-être possible que ces artistes soient un peu fous.
Être fou, c'est être en décalage émotionnellement aux autres personne. Si être fou c'est être intelligent, est-ce que la folie pourrait-elle être une option pour l'évolution mondial autant au niveau social que professional?
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